Tour des Annapurnas, Népal

09 May Tour des Annapurnas, Népal

Le lundi 29 avril au matin, nous quittons notre hôtel avec notre guide et notre porteur en 4×4 en direction de Bhulbhule. Les routes sont incroyables, incroyablement dangereuses. Ça rappel le Pérou et la Bolivie. Nous sommes très heureux de ne pas être en autobus car à chaque virage il y a des ravins. C’est impressionnant et quelque peu inquiétant, surtout quand le chauffeur dépasse en pleine courbe en utilisant son Klaxon comme si cela allait éviter un impact. Nous arrêtons à mi parcours pour le dîner dans un minuscule village. Nous goûtons notre premier Dal bhat ( riz, patates, soupe aux lentilles et croustille de blé ) c’est le plat que les népalais mangent midi et soir. Nous reprenons la route vers Bhulbhule où nous arrivons vers 15:00. Nous marchons un peu, traversons un pont suspendu au dessus d’une rivière et nous voilà dans ce qui nous servira d’hôtel pour notre première nuit. Des escaliers minuscules, des murs en carton et nous voilà dans notre chambre, ou plutôt notre cage à poule, où l’on entend respirer les voisins et en s’y attardant un peu, entre deux planches, on peut même les voir. On va prendre le thé avec Bed et Dan Badour et on joue aux cartes. On prend notre première douche froide pratiquement en plein air et on soupe et discute avec deux jeunes hollandais qui font le trek également. Après le souper vers 20:45 on se rend dans notre dortoir en carton où finalement nous dormirons comme des bébés après une autre grosse journée.

Le mardi 30 avril au matin, on se lève vers 6:30, on déjeune à 7:00 et 30 minutes plus tard nous voilà en train de marcher sur la route du tour des Annapurnas. La route monte toujours un peu mais c’est graduel. On arrête vers 12:30 pour manger… Un dal bhat évidemment. Après le repas, avant de quitter, Caroline demande où se trouve la salle de bain. Notre guide, lui indique une porte ouverte au fond de la cour. Caroline y va et elle revient en disant que le trou de la toilette Turque est vraiment petit. Sébastien y va donc à son tour et ressort en riant en disant que c’était pratiquement impossible de viser le trou. Nous voyons ensuite une dame sortir d’une autre porte juste à côté mais sur celle-ci, il est écrit toilette…Morts de rire, nous regardons sur notre porte et il est écrit bathroom… Disons que essayer de faire pipi dans un drain de douche c’est vraiment pas évident. C’est possible et avouons que l’on a bien fait rire notre guide et notre porteur pendant le reste de la journée. La pluie est venue gâcher un peu notre plaisir en fin de journée, 1 heure environ avant d’arriver à destination, nous avons du couvrir nos sacs et prendre une bonne douche en marchant. Nous arrivons à Jagat vers 17:30. Un bel hôtel, nous sommes les seuls 4 clients. Nous jouons encore au 8 avant le souper pour ensuite se coucher vers 20:30, fatigués d’une première grosse journée de 15 km de marche en montagne.

Le mercredi 1 mai, après le déjeuner, on quitte Jagat vers 7:30 en route vers Dharapani. 21 km plus tard nous y voilà, vers 16:30, cette fois-ci le derrière sous les dessous de bras. Une épuisante montée vers la fin est venue nous drainer le peu d’énergie qu’il nous restait. Une bonne douche chaude et un bon souper viendra nous faire oublier nos souffrances et les débuts d’ampoules sur les 2 pieds à Caroline. L’hôtel est bien il y a quelques autres touristes, on joue encore aux cartes et on discute de tout et de rien. Vers 20:00, tout le monde est fatigué, direction dodo car demain est un autre jour…. De marche!

Le jeudi 2 mai, On se lève à 6:15 à Darapani. La nuit n’a pas été la meilleure, des chiens ont jappés toute la nuit à tour de rôle et quand ils ont terminés, les coqs ont pris la relève. On prend un bon déjeuner et vers 7:30 on part en direction de Chame, 15.35 km plus loin. La route n’est pas trop difficile la première heure et après ça se corse jusqu’au lunch où nous arrivons vers 11:30. Un bonne pause avec Chad, un américain sympathique que l’on croise depuis 2 jours. Encore un bon dal bhat pour dîner avec cette fois un excellent pain tibétain.
On tente de fixer les 3 grosses ampoules aux pieds de Caroline tout en buvant du thé au gingembre. Vers 13:00, on quitte car il reste encore 2 grosses heures avant d’arriver à Chame.
Une fois sur place, on tente le tout pour le tout et on crève les ampoules de Caroline.
Notre hôtel est super, une grande chambre avec pour une première fois, un lit double ! Du luxe !! On réussi à avoir de l’Internet ( 0,10$ /min) pour donner des nouvelles à nos familles. On joue encore aux cartes avec Bed alors que Dan Badour s’amuse comme un petit fou au pinball sur le iPad. Pendant le souper, nous discutons avec 4 français qui trek vers les Annapurnas également et à 20:45, c’est l’heure du dodo car demain on commence à monter un peu plus en altitude, moins de distance, mais également moins d’air !

Le vendredi 3 mai, Sébastien se réveille un peu plus tôt et va voir le lever de soleil sur les montagnes. On déjeune comme d’habitude vers 7:00 et on quitte en direction de Lower Pisang. 19.28 km nous attendent. La route est belle, parfois un chemin de 4×4 parfois un sentier. L’altitude commence à se faire sentir sur notre souffle, nous sommes près des 3000m. Nous arrêtons manger à Dhikur Pokhari et prenons une longue pause. Caroline est fatiguée et ses ampoules sont de retour malgré la chirurgie faite par Sébastien. Nous reprenons notre marche, pour une première fois, nous arrivons en deçà des 2 heures promises par le guide, nous sommes très heureux d’arriver en fin d’après midi et profiter des quelques rayons du soleil. Caroline fait une sieste et vers 17:00 on reprend notre routine de cartes avant le souper. Des bons mo mo pour faire changement du dal bhat. À 20:00, tous deux épuisés, on se couche et le cadran nous réveille le lendemain à 6:00. 10 heures de sommeil, disons que ça faisait longtemps pour nous deux.

Le samedi 4 mai, toujours vers 7:00 nous déjeunons, un bon gruau chaud avec un pain tibétain. Quoi de mieux pour faire le plein d’énergie. Aujourd’hui nous avons seulement 15 km à faire, principalement sur une route assez large et avec une faible dénivellation. Seule l’altitude rend la marche plus difficile, mais avouons le, c’est la journée la plus facile depuis le début du trek. Nous recroisons notre ami Chad dans un restaurant à Mungli. Nous prenons tous le dal bhat sur une belle terrasse au chaud soleil. Pendant que l’on mange, un jeune enfant décide de faire le tour de nos sacs à dos et de siphonner de l’eau de nos camel back tout en y laissant des beaux morceaux juteux de son pain sur nos embouts. Après un lavage en règle et des rires, on reprend la route pour arriver à Manang vers 14:00. Les pieds de Caroline vont mieux, on commence à s’habituer à l’altitude, nous voici maintenant à 3500m environ. Manang est une assez grosse ville comparé aux autres villages que nous avons traversés. Il y à plus de touristes également et notre hôtel est très bien, une grande chambre avec une magnifique vue sur les Annapurnas.

Plus on monte en altitude, plus tout est cher, les douches gratuites deviennent payantes, l’eau passe de 100 roupies à 180 le litre, et il faut payer pour faire recharger ses gadgets électroniques et piles de caméra à raison de 100 roupies par appareil par charge. Disons que plus rien n’est gratuit. Comme nous avons le iPhone, ipad et 2 caméras et on en passe, payer à chaque fois fini par être cher et déplaisant. Comme il y a toujours une ampoule dans les chambres, Sébastien a investi un petit 60 roupies sur un fil électrique et il est retourné dans sa jeune enfance et il a joué à l’électricien. Voilà comment on se débrouille ici, il ne faut pas faire sauter le breaker par contre.

Le dimanche 5 mai, on a droit de se lever plus tard car nous passons deux nuits à Manang pour s’acclimater. Vers 8:15 après le petit déjeuner, on se dirige vers les montagnes pour monter à 4000m. La vue est magnifique est le soleil est omniprésent. On voit les touristes qui ne font pas attention au soleil et qui sont carrément brûlé. Nous sommes très heureux d’avoir investi sur des bonnes lunettes fumées. Caroline encaisse très bien les 4000m qui est son nouveau record depuis la cabane des dix en Suisse à 3000m. Le léger mal de tête nous reviens à tout les deux de temps en temps, mais il n’est pas trop désagréable. Nous redescendons pour le dîner, Sébastien fait plusieurs photos et vidéos de là haut avec la vue sur Manang et les hautes montages. Après le dîner nous relaxons, cela fait partie de l’acclimatation. Sébastien fait un timelapse et écrit le blog et Caroline écoute un film sur l’ordinateur que l’on peu maintenant recharger dans la chambre hihi hihi.

Le lundi 6 mai, on se lève vers 6:00 encore une fois, la nuit ne fut pas la meilleure. Les voisins du dessous on fait du bruit tard et l’ail dans le repas s’est fait difficile à digérer. On prend un bon déjeuner avec nos nouveaux amis français que l’on croisait depuis déjà quelques jours, Gauthier et Sandra. Un bon gruau chaud avec du pain. On quitte l’hôtel vers 7:40 et on s’arrête pour une première pause vers 10:00 à 4000m. Un peu plus tard vers 12:00 on s’arrête pour dîner à Yak Kharka un peu plus loin et on retrouve Chad l’Américain. Vers 13:15, on quitte et il ne reste qu’une heure à faire avant d’arriver à notre lodge à 4230m d’altitude. 1 heure pour faire un seul petit kilomètre. Une bonne montée égale mais essoufflante. Au bout du compte ce sera une journée de 12km. À peu près tout le monde souffre d’un mal de tête, nous ne faisons pas l’exception et on prend des cachets pour reprendre le dessus. Sébastien fait des timelapses depuis le toit de l’hôtel et un peu plus tard nous allons marcher un peu plus haut pour aider à l’acclimatation.

Ce qui est super de voyager au Népal à cette période de l’année, c’est qu’il y a beaucoup moins de touriste que dans la haute saison qui est octobre et novembre. On à plus l’impression de faire du “home stay” que d’être dans des hôtels. Souvent nous sommes les seuls clients et nous mangeons et passons du temps avec les propriétaires et leur famille.

Le mardi 7 mai, la nuit n’a pas été très bonne pour nous 2. Malgré l’absence de chien et de coq, le sommeil n’était pas au rendez vous. C’est l’altitude c’est tout, 4200m c’est quand même haut. On prend le petit déj et on quitte comme tout les matins vers 7:30. Caroline a très mal à la tête ce matin et sont souffle très court, le guide est un peu inquiet car nous devons dormir à 4800m le soir, pour ensuite faire l’ascension vers 5416m le surlendemain. Nous nous rendons pour le lunch au dernier stretch avant high camp et notre guide commande une soupe à l’ail pour Caroline…qui le cœur battant dans les tempes et le mal de cœur facile en raison des maux de têtes n’est pas très enchantées à l’idée de manger cela. Ce remède naturel est excellent pour prévenir le mal des montagnes et tous les guides et porteurs le connaissent. Alors Caroline se force et mange la soupe à reculons. Une fois la soupe terminée, on commence l’ascension vers high camp, une ascension très difficile de 1h40 qui semble interminable.
Une fois arrivés en haut, la vue est magnifique. Nous ne pouvons pas croire que nous sommes déjà rendu à cette étape du trek. Caroline a la tête qui veut éclater, cette épreuve est très difficile pour une première ascension en haute montagne, le tour des Annapurnas est un trek avancé et comme elle avait déjà eu par le passé des symptômes de mal des montagnes (cœur battant la chamade) en Suisse en 3000m, disons qu’au delà de cela, c’est un peu plus difficile pour elle avec le mal de tête, qui est aussi un symptôme.
Après un repos d’une heure à 4800m, notre guide propose de monter une colline à 5000m afin de nous acclimater à cette altitude comme le grand jour est le lendemain. Nous faisons de même et montons tranquillement. Nous prenons des photos en haut et descendons pour le souper à 6h00. Comme nous devons nous lever à 3h45 le lendemain, nous devons nous coucher tôt. Après le souper, nous allons nous coucher.

8 mai: La veille on s’est couché à 20h, il faisait très froid à 4900m. Caroline a dormi comme un bébé et Sebastien à pas vraiment fait dodo. Heureusement le mal de tête n’est pas au rendez vous au réveil à 3:45 am. On se rend à la cafétéria pour recevoir notre déjeuner. Notre ami Chad a les deux mains sur la tête et il souffre d’un terrible mal de bloc. Il devait partir en même temps que nous mais lui et son guide vont attendre un peu pour savoir s’il vont monter ou descendre. 4:30 comme prévu nous quittons lampe frontale sur la tête. La première partie est dans la neige et glace sur le bord d’un précipice que heureusement on ne voit pas ! Il faut être prudents et ensuite on commence la montée vers le col. Le jour se lève peu à peu et c’est magnifique. Nous sommes entourés de montagnes et le ciel est bleu. C’est difficile, le souffle est court et les étourdissements nous surprennent de temps en temps. Nous atteignons le col à 5416m vers 7:00 – 7:15. Nous prenons quelques photos, tout le monde se fait des accolades car après 8 jours de marche c’est la cerise sur le sundae. Nous accrochons notre lunta (drapeau de prières) et 15 minutes plus tard nous commençons notre descente car l’oxygène se fait rare et il fait froid. De plus Caroline avait un mal de tête intense qui s’est fait sentir dans la montée. La descente est longue, très longue, plus de 2 km de dénivelé ! Le cœur est épargné, mais les cuisses et les genoux en ont pour leur argent. Nous arrivons à Muktinah vers 11:45 après une pause de 30 minutes en descendant. Nous prenons le lunch et peu après nous voyons arriver Chad qui a finalement réussi à faire la traversée mais non sans difficulté.

Nous quittons ensuite en 4×4 pour se rendre à Jomsom. Le pire et le plus long 20km de notre vie. 14 individus entassés dans un vieux jeep blanc dont nous 4 dans la partie arrière (dans le coffre). La trail, car route est un trop beau mot pour qualifier ce chemin sinueux et bordé de précipices. La poussière et la chaleur nous étouffent. Bref, une heure de stress pour à peine 20km. Une fois sur place nous marchons 10 minutes pour rejoindre notre joli hôtel. Une salle de bain avec une VRAIE toilette ! Nous prenons notre souper avec notre guide et notre porteur pour une dernière fois car Dan Badour quitte en bus demain pour retourner chez lui. Nous avons fêté notre trek avec une bière Gorkha et vers 21:00 après avoir envoyé quelques photos et donné des nouvelles sur l’Internet, c’est la nuit!